Détails de la citation : pages 527-531, extrait de la notice de la famille de Nattes
Texte :
DE NATTES,
Seigneurs de La Calmontie , de Villecomtal, de Gradels, de Segonzac, de Campuac.
Armes : D'azur, à trois nattes d'or mises en fasce. (Maintenus, le 26 décembre 1718, par l'intendant Langeois. )
A l'extrémité orientale de la place du Bourg, de Rodez , on voit un groupe de maisons de différens âges , flanquées d'une tour carrée de type roman. Elles composent tout le massif, limité , d'un côté, par l'impace Bancarel , et de l'autre , par la rue Saint-Just , y compris cette ancienne et belle maison dont la façade, décorée de figures gro- tesques et grimaçantes , accuse l'époque de la renaissance (1). Tous ces bâtiments formaient autrefois un seul et même hôtel, possédé par la famille de Nattes, et la tour en question a porté jusqu'à la première Révolution le nom de Tour de Nattes. Des remaniemens successifs leur ont donné le caractère hétérogène qu'ils présentent aujourd'hui. La construction primitive , si on en juge par la tour qui en faisait partie, remontait à une époque très reculée et prouvait l'état considé- rable de la famille qui en avait la possession. Cette famille comptait, en effet, parmi les plus anciennes de la ville, et son illustration se lie à l'une des plus belles pages de l'histoire du pays. Elle est due à d'éclatans services rendus pendant les guerres nationales du XIVe siècle.
(1) Maison de la rue Saint-Just, possédée aujourd'hui par le sieur Julien Ginestet, et précédemment par la famille Jouery.
Depuis sept ans , le Rouergue supportait impatiemment le joug des Anglais , auxquels il se trouvait assujetti par le funeste traité de Bré- tigny (1), lorsque le prince d'Aquitaine imposa, en 1367, le fouage d'un guyanais , c'est-à-dire une taxe d'un franc guiennois par feu. Cet impôt onéreux exaspéra le comte Jean Ier d'Armagnac , qui, l'année suivante, appela à Charles V, roi de France , des exactions du prince anglais , en Guienne et en Rouergue; mais cet appel n'était pas encore reçu que, dès le 9 septembre, les habitans de Rodez, rivalisant avec d'Armagnac de zèle et de patriotisme, refusèrent de payer le fouage , et , le 17, Béranger de Nattes, premier consul du Bourg , se mettant à leur tête , chassa la garnison anglaise et fit ren- trer la ville sous l'obéissance de son véritable roi. Ce noble exemple fut suivi par toute l'Aquitaine. Les Anglais se présentèrent de nou- veau devant Rodez , mais cette démonstration fut inutile : les habi -tans , guidés toujours par leur premier consul et quelques autres citoyens tels que les Laparra , les Rességuier, les Boissière, etc., se défendirent si bien que l'ennemi ne put y pénétrer. Tel est la glo- rieuse origine de la noblesse des de Nattes, que le roi Charles V accorda à Béranger, leur auteur, par lettres patentes du 4 mars 1369. Mais avant celle époque, comme nous l'avons dit, la famille de Nattes était fort connue à Rodez. En 1291, Antoine Nattes possédait , dans la paroisse de Cadayrac, des censives indivises avec Amalric de Murat de Lestang (Titres com- pulsés par M. de Bournazel). En 1319, Guillaume de Saunhac et Finette Nattes, sa femme, fille de Bertholin Nattes , du Bourg de Rodez , firent quittance à Durand Nattes , fils et héritier d'autre Durand, de 50 livres rodan., provenant d'un legs fait à Finette par ledit Durand (Titres de la maison de Saunhac, fol. 18, d'un registre d'Adhémar Catelly, notaire de Rodez, au pouvoir de Me Garrigues, notaire de la même ville).
(1) Par suite du traité de Brétigny, le Rouergue et la Guienne avaient été cédés , en 1362 , à Edouard III , roi d'Angleterre , qui érigea ces deux provin- ces en principauté , en faveur du prince de Galles , son fils, appelé aussi le prince Noir. Celui-ci la gouverna dès-lors, soit par lui-même , soit par les soins de son sénéchal Withealle.
Toutefois, la filiation de la famille n'est établie que depuis Béran- ger, qui suit :
I. Ce BRENGUIER ou BÉRANGER DE NATTES, pre- mier consul du Bourg de Rodez, fit hommage à Pons de Cardaillac , vicomte de Murat, le 16 juillet 1386 , et testa , le 24 avril 1393 , en faveur de Jourdain, son fils aîné. Il avait épousé Souveraine (Sobeyrane) Bastide , fille de Hugues Bastide, bourgeois de Rodez. Le testament de celle-ci, qui est du 12 février 1410, contient un grand nombre de legs pieux et fait connaître ses enfans dans l'or- dre suivant :
1° Jourdain , héritier universel ; 2° Ysens de Nattes, veuve de Jean de Laparra ; 3° Sobeyrane, mariée à Raymond Vigourous, marchand de la Cité ; 4° Jeanne, femme de Pierre de Méjanès; 5° Aymerigue , qui épousa Bertrand de Méjanès ; 6° Ynésione , reli- gieuse, près d'Avignon. Sobeyrane Bastide fait aussi des legs , dans le même acte , à Gail- lard de Nattes, frère de Béranger, son mari ; à Fines de Nattes, à Bérengère et à Marquise de Nattes, religieuses à Albi ; à Alasie Nattes , religieuse à Millau , ses belles-sœurs ; à Hugues du Bosc , son oncle ; à Ricarde el à Fines Salustre , religieuses à Nonenque , et ordonne sa sépulture dans l'église de Saint-Amans , au tombeau de noble Brenguier de Nattes , son défunt époux.
II. JOURDAIN DE NATTES, connu par le testament de son père et de sa mère, reçut une quittance de lods et reconnaissance, le 21 avril 1404 (de Vorsio , notaire), et eut d'une femme, dont le nom est demeuré inconnu, un fils nommé Jean , qui se trouve mentionné au testament de Sobeyrane, sa grand'mère.
III. JEAN DE NATTES, Ier du nom , rendit hommage à Pons de Cardaillac , le 27 mars 1446, pour directes dans la juridiction de Valady, et fit son testament le 15 juin 1447, devant Me Jean Bonald , notaire, par lequel il élit sa sépulture dans le cloître du prieuré de Saint-Amans , au tombeau de Jourdain, son père. Jean Ier avait épousé noble Delphine de Pozols (1), la- quelle testa le 7 mars 1475, et légua 20 florins d'or à cha- cun de ses enfans qui suivent, autres qu'Antoine : 1° Antoine de Nattes , héritier de son père et de sa mère, qui con- tinua la branche aînée de la maison de Nattes, établie plus tard en Languedoc ; 2° Jean de Nattes , auteur de la branche de Rodez, qui va suivre; 3° Antoine, chanoine à Montsalvy; 4° autre Jean, clerc tonsuré; 5° Sobeyrane, veuve de Jean de Glandières , licencié ès- lois, et mère d'Astorg de Glandières; 6° Jeanne , femme de maître Aymerie Robert ; 7° Autre Jeanne, mariée à Hugues Maymard , du Bourg de Rodez.
(1) Celle famille habitait alors Millau, dont était archidiacre Antoine de Pozols. Un autre Antoine , frère de Delphine, eut pour fils Louis de Pozols.
IV. JEAN DE NATTES, IIe du nom, qualifié damoi- seau, marié à Marguerite Boysset, fille et héritière de Jean Boysset, riche marchand de Rodez (1) , avait reçu de son père, le 15 juin 1467, à l'occasion de son mariage, une donation de tous les biens que ce dernier avait à Crué- jouls, à Montrozier et dans la paroisse de Canet. Il fut père de Guillaume , dont l'article suit :
V. GUILLAUME DE NATTES , Ier du nom , qualifié sei- gneur de La Calmontie, épousa Marguerite de Bénavent, qui le rendit père de : 1° Bertrand , qui suit ; 2° Jean , chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem , connu sous le nom de chevalier de La Calmontie; 3° Anne de Nattes.
VI. BERTRAND DE NATTES , seigneur de La Calmon- tie , commandant du château de Beaucaire , épousa, par contrat du 29 décembre 1573, Anne de Blanchefort, veuve de noble Guillaume de Prévinquières, sieur de Montjaux , fille de noble Balthazar de Blanchefort, sieur de Beaure- gard, et de Julienne de Bessuéjouls. Le contrat est signé par Pierre de Bénavent, seigneur de Vinassan ; René de Lavernhe , baron de Joqueviel; Arnaud de Méjanès , sieur de Larguiez, etc. Il fit son testament le 3 janvier 1587, et sa femme avait fait le sien le 2 septembre 1577. Leurs enfans furent : 1° Guillaume II , héritier de son père et de sa mère ; 2° Pierre de Nattes, sieur de Labro, qui fit son testament le 5 juin 1619, et ins- titua pour héritière Gabrielle de Créato , sa femme (Titres de la fa- mille de Patris); 3° Jean; 4° François; 5° Isabeau ; 6° Françoise, mariée à Durand de Cahuzac , conseiller du roi, juge, et Viguié de Najac ; 7° Catherine , mariée , le 6 novembre 1588, à Georges du Rieu, écuyer, fils de Gaillard et d'Antoinette de Lapanouse.
(1) Il y a parmi les titres le testament d'un autre Jean Boysset, qualifié noble et seigneur de La Calmontie, en date du 2 septembre 1512, en faveur de noble Rose de Rességuier, sa femme. Le fief de La Calmontie passa bientôt dans la famille de Nattes.
VII. GUILLAUME II DE NATTES, seigneur de La Cal- montie, s'allia, par contrat du 2 mars 1601 , avec Mar- guerite de Fontanges, fille de noble Louis de Fontanges , seigneur de La Salle et de Vallon, et de feu Jeanne de Sermur. Dans son testament , du 29 juillet 1621 , il insti- tua pour héritier universel Pierre, son fils aîné , régla la part de François , son second fils, et comme ceux-ci étaient encore en bas-âge , il leur donna pour tuteurs MM. d'Au- beroque , son beau-frère , et de Labro , son frère.
VIII. PIERRE DE NATTES, seigneur de La Calmonlie, testa, le 7 mars 1668, en faveur de François , son fils aîné. Il avait épousé, le 22 mai 1630 , Marie de Rességuier, fille de feu Jean de Rességuier, seigneur de Villecomtal, de Gra- dels, de La Tour, etc., et d'Anne Dupont, dont il eut les enfans qui suivent, nommés au testament de leur mère, du 3 janvier 1659 : 1° François , dont l'article suit ; 2° Jean de Nattes 1 3° Dauphine, femme de noble Pierre de Roset , seigneur du Colombier, en Quercy; 4° Marthe; M Rose; 6° Marie; 7° Guillemine ; 8» Antoinette; 9° Gabrielle.
Détails de la citation : pages 527-531, extrait de la notice de la famille de Nattes
Texte :
DE NATTES,
Seigneurs de La Calmontie , de Villecomtal, de Gradels, de Segonzac, de Campuac.
Armes : D'azur, à trois nattes d'or mises en fasce. (Maintenus, le 26 décembre 1718, par l'intendant Langeois. )
A l'extrémité orientale de la place du Bourg, de Rodez , on voit un groupe de maisons de différens âges , flanquées d'une tour carrée de type roman. Elles composent tout le massif, limité , d'un côté, par l'impace Bancarel , et de l'autre , par la rue Saint-Just , y compris cette ancienne et belle maison dont la façade, décorée de figures gro- tesques et grimaçantes , accuse l'époque de la renaissance (1). Tous ces bâtiments formaient autrefois un seul et même hôtel, possédé par la famille de Nattes, et la tour en question a porté jusqu'à la première Révolution le nom de Tour de Nattes. Des remaniemens successifs leur ont donné le caractère hétérogène qu'ils présentent aujourd'hui. La construction primitive , si on en juge par la tour qui en faisait partie, remontait à une époque très reculée et prouvait l'état considé- rable de la famille qui en avait la possession. Cette famille comptait, en effet, parmi les plus anciennes de la ville, et son illustration se lie à l'une des plus belles pages de l'histoire du pays. Elle est due à d'éclatans services rendus pendant les guerres nationales du XIVe siècle.
(1) Maison de la rue Saint-Just, possédée aujourd'hui par le sieur Julien Ginestet, et précédemment par la famille Jouery.
Depuis sept ans , le Rouergue supportait impatiemment le joug des Anglais , auxquels il se trouvait assujetti par le funeste traité de Bré- tigny (1), lorsque le prince d'Aquitaine imposa, en 1367, le fouage d'un guyanais , c'est-à-dire une taxe d'un franc guiennois par feu. Cet impôt onéreux exaspéra le comte Jean Ier d'Armagnac , qui, l'année suivante, appela à Charles V, roi de France , des exactions du prince anglais , en Guienne et en Rouergue; mais cet appel n'était pas encore reçu que, dès le 9 septembre, les habitans de Rodez, rivalisant avec d'Armagnac de zèle et de patriotisme, refusèrent de payer le fouage , et , le 17, Béranger de Nattes, premier consul du Bourg , se mettant à leur tête , chassa la garnison anglaise et fit ren- trer la ville sous l'obéissance de son véritable roi. Ce noble exemple fut suivi par toute l'Aquitaine. Les Anglais se présentèrent de nou- veau devant Rodez , mais cette démonstration fut inutile : les habi -tans , guidés toujours par leur premier consul et quelques autres citoyens tels que les Laparra , les Rességuier, les Boissière, etc., se défendirent si bien que l'ennemi ne put y pénétrer. Tel est la glo- rieuse origine de la noblesse des de Nattes, que le roi Charles V accorda à Béranger, leur auteur, par lettres patentes du 4 mars 1369. Mais avant celle époque, comme nous l'avons dit, la famille de Nattes était fort connue à Rodez. En 1291, Antoine Nattes possédait , dans la paroisse de Cadayrac, des censives indivises avec Amalric de Murat de Lestang (Titres com- pulsés par M. de Bournazel). En 1319, Guillaume de Saunhac et Finette Nattes, sa femme, fille de Bertholin Nattes , du Bourg de Rodez , firent quittance à Durand Nattes , fils et héritier d'autre Durand, de 50 livres rodan., provenant d'un legs fait à Finette par ledit Durand (Titres de la maison de Saunhac, fol. 18, d'un registre d'Adhémar Catelly, notaire de Rodez, au pouvoir de Me Garrigues, notaire de la même ville).
(1) Par suite du traité de Brétigny, le Rouergue et la Guienne avaient été cédés , en 1362 , à Edouard III , roi d'Angleterre , qui érigea ces deux provin- ces en principauté , en faveur du prince de Galles , son fils, appelé aussi le prince Noir. Celui-ci la gouverna dès-lors, soit par lui-même , soit par les soins de son sénéchal Withealle.
Toutefois, la filiation de la famille n'est établie que depuis Béran- ger, qui suit :
I. Ce BRENGUIER ou BÉRANGER DE NATTES, pre- mier consul du Bourg de Rodez, fit hommage à Pons de Cardaillac , vicomte de Murat, le 16 juillet 1386 , et testa , le 24 avril 1393 , en faveur de Jourdain, son fils aîné. Il avait épousé Souveraine (Sobeyrane) Bastide , fille de Hugues Bastide, bourgeois de Rodez. Le testament de celle-ci, qui est du 12 février 1410, contient un grand nombre de legs pieux et fait connaître ses enfans dans l'or- dre suivant :
1° Jourdain , héritier universel ; 2° Ysens de Nattes, veuve de Jean de Laparra ; 3° Sobeyrane, mariée à Raymond Vigourous, marchand de la Cité ; 4° Jeanne, femme de Pierre de Méjanès; 5° Aymerigue , qui épousa Bertrand de Méjanès ; 6° Ynésione , reli- gieuse, près d'Avignon. Sobeyrane Bastide fait aussi des legs , dans le même acte , à Gail- lard de Nattes, frère de Béranger, son mari ; à Fines de Nattes, à Bérengère et à Marquise de Nattes, religieuses à Albi ; à Alasie Nattes , religieuse à Millau , ses belles-sœurs ; à Hugues du Bosc , son oncle ; à Ricarde el à Fines Salustre , religieuses à Nonenque , et ordonne sa sépulture dans l'église de Saint-Amans , au tombeau de noble Brenguier de Nattes , son défunt époux.
II. JOURDAIN DE NATTES, connu par le testament de son père et de sa mère, reçut une quittance de lods et reconnaissance, le 21 avril 1404 (de Vorsio , notaire), et eut d'une femme, dont le nom est demeuré inconnu, un fils nommé Jean , qui se trouve mentionné au testament de Sobeyrane, sa grand'mère.
III. JEAN DE NATTES, Ier du nom , rendit hommage à Pons de Cardaillac , le 27 mars 1446, pour directes dans la juridiction de Valady, et fit son testament le 15 juin 1447, devant Me Jean Bonald , notaire, par lequel il élit sa sépulture dans le cloître du prieuré de Saint-Amans , au tombeau de Jourdain, son père. Jean Ier avait épousé noble Delphine de Pozols (1), la- quelle testa le 7 mars 1475, et légua 20 florins d'or à cha- cun de ses enfans qui suivent, autres qu'Antoine : 1° Antoine de Nattes , héritier de son père et de sa mère, qui con- tinua la branche aînée de la maison de Nattes, établie plus tard en Languedoc ; 2° Jean de Nattes , auteur de la branche de Rodez, qui va suivre; 3° Antoine, chanoine à Montsalvy; 4° autre Jean, clerc tonsuré; 5° Sobeyrane, veuve de Jean de Glandières , licencié ès- lois, et mère d'Astorg de Glandières; 6° Jeanne , femme de maître Aymerie Robert ; 7° Autre Jeanne, mariée à Hugues Maymard , du Bourg de Rodez.
(1) Celle famille habitait alors Millau, dont était archidiacre Antoine de Pozols. Un autre Antoine , frère de Delphine, eut pour fils Louis de Pozols.
IV. JEAN DE NATTES, IIe du nom, qualifié damoi- seau, marié à Marguerite Boysset, fille et héritière de Jean Boysset, riche marchand de Rodez (1) , avait reçu de son père, le 15 juin 1467, à l'occasion de son mariage, une donation de tous les biens que ce dernier avait à Crué- jouls, à Montrozier et dans la paroisse de Canet. Il fut père de Guillaume , dont l'article suit :
V. GUILLAUME DE NATTES , Ier du nom , qualifié sei- gneur de La Calmontie, épousa Marguerite de Bénavent, qui le rendit père de : 1° Bertrand , qui suit ; 2° Jean , chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem , connu sous le nom de chevalier de La Calmontie; 3° Anne de Nattes.
VI. BERTRAND DE NATTES , seigneur de La Calmon- tie , commandant du château de Beaucaire , épousa, par contrat du 29 décembre 1573, Anne de Blanchefort, veuve de noble Guillaume de Prévinquières, sieur de Montjaux , fille de noble Balthazar de Blanchefort, sieur de Beaure- gard, et de Julienne de Bessuéjouls. Le contrat est signé par Pierre de Bénavent, seigneur de Vinassan ; René de Lavernhe , baron de Joqueviel; Arnaud de Méjanès , sieur de Larguiez, etc. Il fit son testament le 3 janvier 1587, et sa femme avait fait le sien le 2 septembre 1577. Leurs enfans furent : 1° Guillaume II , héritier de son père et de sa mère ; 2° Pierre de Nattes, sieur de Labro, qui fit son testament le 5 juin 1619, et ins- titua pour héritière Gabrielle de Créato , sa femme (Titres de la fa- mille de Patris); 3° Jean; 4° François; 5° Isabeau ; 6° Françoise, mariée à Durand de Cahuzac , conseiller du roi, juge, et Viguié de Najac ; 7° Catherine , mariée , le 6 novembre 1588, à Georges du Rieu, écuyer, fils de Gaillard et d'Antoinette de Lapanouse.
(1) Il y a parmi les titres le testament d'un autre Jean Boysset, qualifié noble et seigneur de La Calmontie, en date du 2 septembre 1512, en faveur de noble Rose de Rességuier, sa femme. Le fief de La Calmontie passa bientôt dans la famille de Nattes.
VII. GUILLAUME II DE NATTES, seigneur de La Cal- montie, s'allia, par contrat du 2 mars 1601 , avec Mar- guerite de Fontanges, fille de noble Louis de Fontanges , seigneur de La Salle et de Vallon, et de feu Jeanne de Sermur. Dans son testament , du 29 juillet 1621 , il insti- tua pour héritier universel Pierre, son fils aîné , régla la part de François , son second fils, et comme ceux-ci étaient encore en bas-âge , il leur donna pour tuteurs MM. d'Au- beroque , son beau-frère , et de Labro , son frère.
VIII. PIERRE DE NATTES, seigneur de La Calmonlie, testa, le 7 mars 1668, en faveur de François , son fils aîné. Il avait épousé, le 22 mai 1630 , Marie de Rességuier, fille de feu Jean de Rességuier, seigneur de Villecomtal, de Gra- dels, de La Tour, etc., et d'Anne Dupont, dont il eut les enfans qui suivent, nommés au testament de leur mère, du 3 janvier 1659 : 1° François , dont l'article suit ; 2° Jean de Nattes 1 3° Dauphine, femme de noble Pierre de Roset , seigneur du Colombier, en Quercy; 4° Marthe; M Rose; 6° Marie; 7° Guillemine ; 8» Antoinette; 9° Gabrielle.
Détails de la citation : pages 527-531, extrait de la notice de la famille de Nattes
Texte :
DE NATTES,
Seigneurs de La Calmontie , de Villecomtal, de Gradels, de Segonzac, de Campuac.
Armes : D'azur, à trois nattes d'or mises en fasce. (Maintenus, le 26 décembre 1718, par l'intendant Langeois. )
A l'extrémité orientale de la place du Bourg, de Rodez , on voit un groupe de maisons de différens âges , flanquées d'une tour carrée de type roman. Elles composent tout le massif, limité , d'un côté, par l'impace Bancarel , et de l'autre , par la rue Saint-Just , y compris cette ancienne et belle maison dont la façade, décorée de figures gro- tesques et grimaçantes , accuse l'époque de la renaissance (1). Tous ces bâtiments formaient autrefois un seul et même hôtel, possédé par la famille de Nattes, et la tour en question a porté jusqu'à la première Révolution le nom de Tour de Nattes. Des remaniemens successifs leur ont donné le caractère hétérogène qu'ils présentent aujourd'hui. La construction primitive , si on en juge par la tour qui en faisait partie, remontait à une époque très reculée et prouvait l'état considé- rable de la famille qui en avait la possession. Cette famille comptait, en effet, parmi les plus anciennes de la ville, et son illustration se lie à l'une des plus belles pages de l'histoire du pays. Elle est due à d'éclatans services rendus pendant les guerres nationales du XIVe siècle.
(1) Maison de la rue Saint-Just, possédée aujourd'hui par le sieur Julien Ginestet, et précédemment par la famille Jouery.
Depuis sept ans , le Rouergue supportait impatiemment le joug des Anglais , auxquels il se trouvait assujetti par le funeste traité de Bré- tigny (1), lorsque le prince d'Aquitaine imposa, en 1367, le fouage d'un guyanais , c'est-à-dire une taxe d'un franc guiennois par feu. Cet impôt onéreux exaspéra le comte Jean Ier d'Armagnac , qui, l'année suivante, appela à Charles V, roi de France , des exactions du prince anglais , en Guienne et en Rouergue; mais cet appel n'était pas encore reçu que, dès le 9 septembre, les habitans de Rodez, rivalisant avec d'Armagnac de zèle et de patriotisme, refusèrent de payer le fouage , et , le 17, Béranger de Nattes, premier consul du Bourg , se mettant à leur tête , chassa la garnison anglaise et fit ren- trer la ville sous l'obéissance de son véritable roi. Ce noble exemple fut suivi par toute l'Aquitaine. Les Anglais se présentèrent de nou- veau devant Rodez , mais cette démonstration fut inutile : les habi -tans , guidés toujours par leur premier consul et quelques autres citoyens tels que les Laparra , les Rességuier, les Boissière, etc., se défendirent si bien que l'ennemi ne put y pénétrer. Tel est la glo- rieuse origine de la noblesse des de Nattes, que le roi Charles V accorda à Béranger, leur auteur, par lettres patentes du 4 mars 1369. Mais avant celle époque, comme nous l'avons dit, la famille de Nattes était fort connue à Rodez. En 1291, Antoine Nattes possédait , dans la paroisse de Cadayrac, des censives indivises avec Amalric de Murat de Lestang (Titres com- pulsés par M. de Bournazel). En 1319, Guillaume de Saunhac et Finette Nattes, sa femme, fille de Bertholin Nattes , du Bourg de Rodez , firent quittance à Durand Nattes , fils et héritier d'autre Durand, de 50 livres rodan., provenant d'un legs fait à Finette par ledit Durand (Titres de la maison de Saunhac, fol. 18, d'un registre d'Adhémar Catelly, notaire de Rodez, au pouvoir de Me Garrigues, notaire de la même ville).
(1) Par suite du traité de Brétigny, le Rouergue et la Guienne avaient été cédés , en 1362 , à Edouard III , roi d'Angleterre , qui érigea ces deux provin- ces en principauté , en faveur du prince de Galles , son fils, appelé aussi le prince Noir. Celui-ci la gouverna dès-lors, soit par lui-même , soit par les soins de son sénéchal Withealle.
Toutefois, la filiation de la famille n'est établie que depuis Béran- ger, qui suit :
I. Ce BRENGUIER ou BÉRANGER DE NATTES, pre- mier consul du Bourg de Rodez, fit hommage à Pons de Cardaillac , vicomte de Murat, le 16 juillet 1386 , et testa , le 24 avril 1393 , en faveur de Jourdain, son fils aîné. Il avait épousé Souveraine (Sobeyrane) Bastide , fille de Hugues Bastide, bourgeois de Rodez. Le testament de celle-ci, qui est du 12 février 1410, contient un grand nombre de legs pieux et fait connaître ses enfans dans l'or- dre suivant :
1° Jourdain , héritier universel ; 2° Ysens de Nattes, veuve de Jean de Laparra ; 3° Sobeyrane, mariée à Raymond Vigourous, marchand de la Cité ; 4° Jeanne, femme de Pierre de Méjanès; 5° Aymerigue , qui épousa Bertrand de Méjanès ; 6° Ynésione , reli- gieuse, près d'Avignon. Sobeyrane Bastide fait aussi des legs , dans le même acte , à Gail- lard de Nattes, frère de Béranger, son mari ; à Fines de Nattes, à Bérengère et à Marquise de Nattes, religieuses à Albi ; à Alasie Nattes , religieuse à Millau , ses belles-sœurs ; à Hugues du Bosc , son oncle ; à Ricarde el à Fines Salustre , religieuses à Nonenque , et ordonne sa sépulture dans l'église de Saint-Amans , au tombeau de noble Brenguier de Nattes , son défunt époux.
II. JOURDAIN DE NATTES, connu par le testament de son père et de sa mère, reçut une quittance de lods et reconnaissance, le 21 avril 1404 (de Vorsio , notaire), et eut d'une femme, dont le nom est demeuré inconnu, un fils nommé Jean , qui se trouve mentionné au testament de Sobeyrane, sa grand'mère.
III. JEAN DE NATTES, Ier du nom , rendit hommage à Pons de Cardaillac , le 27 mars 1446, pour directes dans la juridiction de Valady, et fit son testament le 15 juin 1447, devant Me Jean Bonald , notaire, par lequel il élit sa sépulture dans le cloître du prieuré de Saint-Amans , au tombeau de Jourdain, son père. Jean Ier avait épousé noble Delphine de Pozols (1), la- quelle testa le 7 mars 1475, et légua 20 florins d'or à cha- cun de ses enfans qui suivent, autres qu'Antoine : 1° Antoine de Nattes , héritier de son père et de sa mère, qui con- tinua la branche aînée de la maison de Nattes, établie plus tard en Languedoc ; 2° Jean de Nattes , auteur de la branche de Rodez, qui va suivre; 3° Antoine, chanoine à Montsalvy; 4° autre Jean, clerc tonsuré; 5° Sobeyrane, veuve de Jean de Glandières , licencié ès- lois, et mère d'Astorg de Glandières; 6° Jeanne , femme de maître Aymerie Robert ; 7° Autre Jeanne, mariée à Hugues Maymard , du Bourg de Rodez.
(1) Celle famille habitait alors Millau, dont était archidiacre Antoine de Pozols. Un autre Antoine , frère de Delphine, eut pour fils Louis de Pozols.
IV. JEAN DE NATTES, IIe du nom, qualifié damoi- seau, marié à Marguerite Boysset, fille et héritière de Jean Boysset, riche marchand de Rodez (1) , avait reçu de son père, le 15 juin 1467, à l'occasion de son mariage, une donation de tous les biens que ce dernier avait à Crué- jouls, à Montrozier et dans la paroisse de Canet. Il fut père de Guillaume , dont l'article suit :
V. GUILLAUME DE NATTES , Ier du nom , qualifié sei- gneur de La Calmontie, épousa Marguerite de Bénavent, qui le rendit père de : 1° Bertrand , qui suit ; 2° Jean , chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem , connu sous le nom de chevalier de La Calmontie; 3° Anne de Nattes.
VI. BERTRAND DE NATTES , seigneur de La Calmon- tie , commandant du château de Beaucaire , épousa, par contrat du 29 décembre 1573, Anne de Blanchefort, veuve de noble Guillaume de Prévinquières, sieur de Montjaux , fille de noble Balthazar de Blanchefort, sieur de Beaure- gard, et de Julienne de Bessuéjouls. Le contrat est signé par Pierre de Bénavent, seigneur de Vinassan ; René de Lavernhe , baron de Joqueviel; Arnaud de Méjanès , sieur de Larguiez, etc. Il fit son testament le 3 janvier 1587, et sa femme avait fait le sien le 2 septembre 1577. Leurs enfans furent : 1° Guillaume II , héritier de son père et de sa mère ; 2° Pierre de Nattes, sieur de Labro, qui fit son testament le 5 juin 1619, et ins- titua pour héritière Gabrielle de Créato , sa femme (Titres de la fa- mille de Patris); 3° Jean; 4° François; 5° Isabeau ; 6° Françoise, mariée à Durand de Cahuzac , conseiller du roi, juge, et Viguié de Najac ; 7° Catherine , mariée , le 6 novembre 1588, à Georges du Rieu, écuyer, fils de Gaillard et d'Antoinette de Lapanouse.
(1) Il y a parmi les titres le testament d'un autre Jean Boysset, qualifié noble et seigneur de La Calmontie, en date du 2 septembre 1512, en faveur de noble Rose de Rességuier, sa femme. Le fief de La Calmontie passa bientôt dans la famille de Nattes.
VII. GUILLAUME II DE NATTES, seigneur de La Cal- montie, s'allia, par contrat du 2 mars 1601 , avec Mar- guerite de Fontanges, fille de noble Louis de Fontanges , seigneur de La Salle et de Vallon, et de feu Jeanne de Sermur. Dans son testament , du 29 juillet 1621 , il insti- tua pour héritier universel Pierre, son fils aîné , régla la part de François , son second fils, et comme ceux-ci étaient encore en bas-âge , il leur donna pour tuteurs MM. d'Au- beroque , son beau-frère , et de Labro , son frère.
VIII. PIERRE DE NATTES, seigneur de La Calmonlie, testa, le 7 mars 1668, en faveur de François , son fils aîné. Il avait épousé, le 22 mai 1630 , Marie de Rességuier, fille de feu Jean de Rességuier, seigneur de Villecomtal, de Gra- dels, de La Tour, etc., et d'Anne Dupont, dont il eut les enfans qui suivent, nommés au testament de leur mère, du 3 janvier 1659 : 1° François , dont l'article suit ; 2° Jean de Nattes 1 3° Dauphine, femme de noble Pierre de Roset , seigneur du Colombier, en Quercy; 4° Marthe; M Rose; 6° Marie; 7° Guillemine ; 8» Antoinette; 9° Gabrielle.
Détails de la citation : pages 527-531, extrait de la notice de la famille de Nattes
Texte :
DE NATTES,
Seigneurs de La Calmontie , de Villecomtal, de Gradels, de Segonzac, de Campuac.
Armes : D'azur, à trois nattes d'or mises en fasce. (Maintenus, le 26 décembre 1718, par l'intendant Langeois. )
A l'extrémité orientale de la place du Bourg, de Rodez , on voit un groupe de maisons de différens âges , flanquées d'une tour carrée de type roman. Elles composent tout le massif, limité , d'un côté, par l'impace Bancarel , et de l'autre , par la rue Saint-Just , y compris cette ancienne et belle maison dont la façade, décorée de figures gro- tesques et grimaçantes , accuse l'époque de la renaissance (1). Tous ces bâtiments formaient autrefois un seul et même hôtel, possédé par la famille de Nattes, et la tour en question a porté jusqu'à la première Révolution le nom de Tour de Nattes. Des remaniemens successifs leur ont donné le caractère hétérogène qu'ils présentent aujourd'hui. La construction primitive , si on en juge par la tour qui en faisait partie, remontait à une époque très reculée et prouvait l'état considé- rable de la famille qui en avait la possession. Cette famille comptait, en effet, parmi les plus anciennes de la ville, et son illustration se lie à l'une des plus belles pages de l'histoire du pays. Elle est due à d'éclatans services rendus pendant les guerres nationales du XIVe siècle.
(1) Maison de la rue Saint-Just, possédée aujourd'hui par le sieur Julien Ginestet, et précédemment par la famille Jouery.
Depuis sept ans , le Rouergue supportait impatiemment le joug des Anglais , auxquels il se trouvait assujetti par le funeste traité de Bré- tigny (1), lorsque le prince d'Aquitaine imposa, en 1367, le fouage d'un guyanais , c'est-à-dire une taxe d'un franc guiennois par feu. Cet impôt onéreux exaspéra le comte Jean Ier d'Armagnac , qui, l'année suivante, appela à Charles V, roi de France , des exactions du prince anglais , en Guienne et en Rouergue; mais cet appel n'était pas encore reçu que, dès le 9 septembre, les habitans de Rodez, rivalisant avec d'Armagnac de zèle et de patriotisme, refusèrent de payer le fouage , et , le 17, Béranger de Nattes, premier consul du Bourg , se mettant à leur tête , chassa la garnison anglaise et fit ren- trer la ville sous l'obéissance de son véritable roi. Ce noble exemple fut suivi par toute l'Aquitaine. Les Anglais se présentèrent de nou- veau devant Rodez , mais cette démonstration fut inutile : les habi -tans , guidés toujours par leur premier consul et quelques autres citoyens tels que les Laparra , les Rességuier, les Boissière, etc., se défendirent si bien que l'ennemi ne put y pénétrer. Tel est la glo- rieuse origine de la noblesse des de Nattes, que le roi Charles V accorda à Béranger, leur auteur, par lettres patentes du 4 mars 1369. Mais avant celle époque, comme nous l'avons dit, la famille de Nattes était fort connue à Rodez. En 1291, Antoine Nattes possédait , dans la paroisse de Cadayrac, des censives indivises avec Amalric de Murat de Lestang (Titres com- pulsés par M. de Bournazel). En 1319, Guillaume de Saunhac et Finette Nattes, sa femme, fille de Bertholin Nattes , du Bourg de Rodez , firent quittance à Durand Nattes , fils et héritier d'autre Durand, de 50 livres rodan., provenant d'un legs fait à Finette par ledit Durand (Titres de la maison de Saunhac, fol. 18, d'un registre d'Adhémar Catelly, notaire de Rodez, au pouvoir de Me Garrigues, notaire de la même ville).
(1) Par suite du traité de Brétigny, le Rouergue et la Guienne avaient été cédés , en 1362 , à Edouard III , roi d'Angleterre , qui érigea ces deux provin- ces en principauté , en faveur du prince de Galles , son fils, appelé aussi le prince Noir. Celui-ci la gouverna dès-lors, soit par lui-même , soit par les soins de son sénéchal Withealle.
Toutefois, la filiation de la famille n'est établie que depuis Béran- ger, qui suit :
I. Ce BRENGUIER ou BÉRANGER DE NATTES, pre- mier consul du Bourg de Rodez, fit hommage à Pons de Cardaillac , vicomte de Murat, le 16 juillet 1386 , et testa , le 24 avril 1393 , en faveur de Jourdain, son fils aîné. Il avait épousé Souveraine (Sobeyrane) Bastide , fille de Hugues Bastide, bourgeois de Rodez. Le testament de celle-ci, qui est du 12 février 1410, contient un grand nombre de legs pieux et fait connaître ses enfans dans l'or- dre suivant :
1° Jourdain , héritier universel ; 2° Ysens de Nattes, veuve de Jean de Laparra ; 3° Sobeyrane, mariée à Raymond Vigourous, marchand de la Cité ; 4° Jeanne, femme de Pierre de Méjanès; 5° Aymerigue , qui épousa Bertrand de Méjanès ; 6° Ynésione , reli- gieuse, près d'Avignon. Sobeyrane Bastide fait aussi des legs , dans le même acte , à Gail- lard de Nattes, frère de Béranger, son mari ; à Fines de Nattes, à Bérengère et à Marquise de Nattes, religieuses à Albi ; à Alasie Nattes , religieuse à Millau , ses belles-sœurs ; à Hugues du Bosc , son oncle ; à Ricarde el à Fines Salustre , religieuses à Nonenque , et ordonne sa sépulture dans l'église de Saint-Amans , au tombeau de noble Brenguier de Nattes , son défunt époux.
II. JOURDAIN DE NATTES, connu par le testament de son père et de sa mère, reçut une quittance de lods et reconnaissance, le 21 avril 1404 (de Vorsio , notaire), et eut d'une femme, dont le nom est demeuré inconnu, un fils nommé Jean , qui se trouve mentionné au testament de Sobeyrane, sa grand'mère.
III. JEAN DE NATTES, Ier du nom , rendit hommage à Pons de Cardaillac , le 27 mars 1446, pour directes dans la juridiction de Valady, et fit son testament le 15 juin 1447, devant Me Jean Bonald , notaire, par lequel il élit sa sépulture dans le cloître du prieuré de Saint-Amans , au tombeau de Jourdain, son père. Jean Ier avait épousé noble Delphine de Pozols (1), la- quelle testa le 7 mars 1475, et légua 20 florins d'or à cha- cun de ses enfans qui suivent, autres qu'Antoine : 1° Antoine de Nattes , héritier de son père et de sa mère, qui con- tinua la branche aînée de la maison de Nattes, établie plus tard en Languedoc ; 2° Jean de Nattes , auteur de la branche de Rodez, qui va suivre; 3° Antoine, chanoine à Montsalvy; 4° autre Jean, clerc tonsuré; 5° Sobeyrane, veuve de Jean de Glandières , licencié ès- lois, et mère d'Astorg de Glandières; 6° Jeanne , femme de maître Aymerie Robert ; 7° Autre Jeanne, mariée à Hugues Maymard , du Bourg de Rodez.
(1) Celle famille habitait alors Millau, dont était archidiacre Antoine de Pozols. Un autre Antoine , frère de Delphine, eut pour fils Louis de Pozols.
IV. JEAN DE NATTES, IIe du nom, qualifié damoi- seau, marié à Marguerite Boysset, fille et héritière de Jean Boysset, riche marchand de Rodez (1) , avait reçu de son père, le 15 juin 1467, à l'occasion de son mariage, une donation de tous les biens que ce dernier avait à Crué- jouls, à Montrozier et dans la paroisse de Canet. Il fut père de Guillaume , dont l'article suit :
V. GUILLAUME DE NATTES , Ier du nom , qualifié sei- gneur de La Calmontie, épousa Marguerite de Bénavent, qui le rendit père de : 1° Bertrand , qui suit ; 2° Jean , chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem , connu sous le nom de chevalier de La Calmontie; 3° Anne de Nattes.
VI. BERTRAND DE NATTES , seigneur de La Calmon- tie , commandant du château de Beaucaire , épousa, par contrat du 29 décembre 1573, Anne de Blanchefort, veuve de noble Guillaume de Prévinquières, sieur de Montjaux , fille de noble Balthazar de Blanchefort, sieur de Beaure- gard, et de Julienne de Bessuéjouls. Le contrat est signé par Pierre de Bénavent, seigneur de Vinassan ; René de Lavernhe , baron de Joqueviel; Arnaud de Méjanès , sieur de Larguiez, etc. Il fit son testament le 3 janvier 1587, et sa femme avait fait le sien le 2 septembre 1577. Leurs enfans furent : 1° Guillaume II , héritier de son père et de sa mère ; 2° Pierre de Nattes, sieur de Labro, qui fit son testament le 5 juin 1619, et ins- titua pour héritière Gabrielle de Créato , sa femme (Titres de la fa- mille de Patris); 3° Jean; 4° François; 5° Isabeau ; 6° Françoise, mariée à Durand de Cahuzac , conseiller du roi, juge, et Viguié de Najac ; 7° Catherine , mariée , le 6 novembre 1588, à Georges du Rieu, écuyer, fils de Gaillard et d'Antoinette de Lapanouse.
(1) Il y a parmi les titres le testament d'un autre Jean Boysset, qualifié noble et seigneur de La Calmontie, en date du 2 septembre 1512, en faveur de noble Rose de Rességuier, sa femme. Le fief de La Calmontie passa bientôt dans la famille de Nattes.
VII. GUILLAUME II DE NATTES, seigneur de La Cal- montie, s'allia, par contrat du 2 mars 1601 , avec Mar- guerite de Fontanges, fille de noble Louis de Fontanges , seigneur de La Salle et de Vallon, et de feu Jeanne de Sermur. Dans son testament , du 29 juillet 1621 , il insti- tua pour héritier universel Pierre, son fils aîné , régla la part de François , son second fils, et comme ceux-ci étaient encore en bas-âge , il leur donna pour tuteurs MM. d'Au- beroque , son beau-frère , et de Labro , son frère.
VIII. PIERRE DE NATTES, seigneur de La Calmonlie, testa, le 7 mars 1668, en faveur de François , son fils aîné. Il avait épousé, le 22 mai 1630 , Marie de Rességuier, fille de feu Jean de Rességuier, seigneur de Villecomtal, de Gra- dels, de La Tour, etc., et d'Anne Dupont, dont il eut les enfans qui suivent, nommés au testament de leur mère, du 3 janvier 1659 : 1° François , dont l'article suit ; 2° Jean de Nattes 1 3° Dauphine, femme de noble Pierre de Roset , seigneur du Colombier, en Quercy; 4° Marthe; M Rose; 6° Marie; 7° Guillemine ; 8» Antoinette; 9° Gabrielle.
Détails de la citation : pages 527-531, extrait de la notice de la famille de Nattes
Texte :
DE NATTES,
Seigneurs de La Calmontie , de Villecomtal, de Gradels, de Segonzac, de Campuac.
Armes : D'azur, à trois nattes d'or mises en fasce. (Maintenus, le 26 décembre 1718, par l'intendant Langeois. )
A l'extrémité orientale de la place du Bourg, de Rodez , on voit un groupe de maisons de différens âges , flanquées d'une tour carrée de type roman. Elles composent tout le massif, limité , d'un côté, par l'impace Bancarel , et de l'autre , par la rue Saint-Just , y compris cette ancienne et belle maison dont la façade, décorée de figures gro- tesques et grimaçantes , accuse l'époque de la renaissance (1). Tous ces bâtiments formaient autrefois un seul et même hôtel, possédé par la famille de Nattes, et la tour en question a porté jusqu'à la première Révolution le nom de Tour de Nattes. Des remaniemens successifs leur ont donné le caractère hétérogène qu'ils présentent aujourd'hui. La construction primitive , si on en juge par la tour qui en faisait partie, remontait à une époque très reculée et prouvait l'état considé- rable de la famille qui en avait la possession. Cette famille comptait, en effet, parmi les plus anciennes de la ville, et son illustration se lie à l'une des plus belles pages de l'histoire du pays. Elle est due à d'éclatans services rendus pendant les guerres nationales du XIVe siècle.
(1) Maison de la rue Saint-Just, possédée aujourd'hui par le sieur Julien Ginestet, et précédemment par la famille Jouery.
Depuis sept ans , le Rouergue supportait impatiemment le joug des Anglais , auxquels il se trouvait assujetti par le funeste traité de Bré- tigny (1), lorsque le prince d'Aquitaine imposa, en 1367, le fouage d'un guyanais , c'est-à-dire une taxe d'un franc guiennois par feu. Cet impôt onéreux exaspéra le comte Jean Ier d'Armagnac , qui, l'année suivante, appela à Charles V, roi de France , des exactions du prince anglais , en Guienne et en Rouergue; mais cet appel n'était pas encore reçu que, dès le 9 septembre, les habitans de Rodez, rivalisant avec d'Armagnac de zèle et de patriotisme, refusèrent de payer le fouage , et , le 17, Béranger de Nattes, premier consul du Bourg , se mettant à leur tête , chassa la garnison anglaise et fit ren- trer la ville sous l'obéissance de son véritable roi. Ce noble exemple fut suivi par toute l'Aquitaine. Les Anglais se présentèrent de nou- veau devant Rodez , mais cette démonstration fut inutile : les habi -tans , guidés toujours par leur premier consul et quelques autres citoyens tels que les Laparra , les Rességuier, les Boissière, etc., se défendirent si bien que l'ennemi ne put y pénétrer. Tel est la glo- rieuse origine de la noblesse des de Nattes, que le roi Charles V accorda à Béranger, leur auteur, par lettres patentes du 4 mars 1369. Mais avant celle époque, comme nous l'avons dit, la famille de Nattes était fort connue à Rodez. En 1291, Antoine Nattes possédait , dans la paroisse de Cadayrac, des censives indivises avec Amalric de Murat de Lestang (Titres com- pulsés par M. de Bournazel). En 1319, Guillaume de Saunhac et Finette Nattes, sa femme, fille de Bertholin Nattes , du Bourg de Rodez , firent quittance à Durand Nattes , fils et héritier d'autre Durand, de 50 livres rodan., provenant d'un legs fait à Finette par ledit Durand (Titres de la maison de Saunhac, fol. 18, d'un registre d'Adhémar Catelly, notaire de Rodez, au pouvoir de Me Garrigues, notaire de la même ville).
(1) Par suite du traité de Brétigny, le Rouergue et la Guienne avaient été cédés , en 1362 , à Edouard III , roi d'Angleterre , qui érigea ces deux provin- ces en principauté , en faveur du prince de Galles , son fils, appelé aussi le prince Noir. Celui-ci la gouverna dès-lors, soit par lui-même , soit par les soins de son sénéchal Withealle.
Toutefois, la filiation de la famille n'est établie que depuis Béran- ger, qui suit :
I. Ce BRENGUIER ou BÉRANGER DE NATTES, pre- mier consul du Bourg de Rodez, fit hommage à Pons de Cardaillac , vicomte de Murat, le 16 juillet 1386 , et testa , le 24 avril 1393 , en faveur de Jourdain, son fils aîné. Il avait épousé Souveraine (Sobeyrane) Bastide , fille de Hugues Bastide, bourgeois de Rodez. Le testament de celle-ci, qui est du 12 février 1410, contient un grand nombre de legs pieux et fait connaître ses enfans dans l'or- dre suivant :
1° Jourdain , héritier universel ; 2° Ysens de Nattes, veuve de Jean de Laparra ; 3° Sobeyrane, mariée à Raymond Vigourous, marchand de la Cité ; 4° Jeanne, femme de Pierre de Méjanès; 5° Aymerigue , qui épousa Bertrand de Méjanès ; 6° Ynésione , reli- gieuse, près d'Avignon. Sobeyrane Bastide fait aussi des legs , dans le même acte , à Gail- lard de Nattes, frère de Béranger, son mari ; à Fines de Nattes, à Bérengère et à Marquise de Nattes, religieuses à Albi ; à Alasie Nattes , religieuse à Millau , ses belles-sœurs ; à Hugues du Bosc , son oncle ; à Ricarde el à Fines Salustre , religieuses à Nonenque , et ordonne sa sépulture dans l'église de Saint-Amans , au tombeau de noble Brenguier de Nattes , son défunt époux.
II. JOURDAIN DE NATTES, connu par le testament de son père et de sa mère, reçut une quittance de lods et reconnaissance, le 21 avril 1404 (de Vorsio , notaire), et eut d'une femme, dont le nom est demeuré inconnu, un fils nommé Jean , qui se trouve mentionné au testament de Sobeyrane, sa grand'mère.
III. JEAN DE NATTES, Ier du nom , rendit hommage à Pons de Cardaillac , le 27 mars 1446, pour directes dans la juridiction de Valady, et fit son testament le 15 juin 1447, devant Me Jean Bonald , notaire, par lequel il élit sa sépulture dans le cloître du prieuré de Saint-Amans , au tombeau de Jourdain, son père. Jean Ier avait épousé noble Delphine de Pozols (1), la- quelle testa le 7 mars 1475, et légua 20 florins d'or à cha- cun de ses enfans qui suivent, autres qu'Antoine : 1° Antoine de Nattes , héritier de son père et de sa mère, qui con- tinua la branche aînée de la maison de Nattes, établie plus tard en Languedoc ; 2° Jean de Nattes , auteur de la branche de Rodez, qui va suivre; 3° Antoine, chanoine à Montsalvy; 4° autre Jean, clerc tonsuré; 5° Sobeyrane, veuve de Jean de Glandières , licencié ès- lois, et mère d'Astorg de Glandières; 6° Jeanne , femme de maître Aymerie Robert ; 7° Autre Jeanne, mariée à Hugues Maymard , du Bourg de Rodez.
(1) Celle famille habitait alors Millau, dont était archidiacre Antoine de Pozols. Un autre Antoine , frère de Delphine, eut pour fils Louis de Pozols.
IV. JEAN DE NATTES, IIe du nom, qualifié damoi- seau, marié à Marguerite Boysset, fille et héritière de Jean Boysset, riche marchand de Rodez (1) , avait reçu de son père, le 15 juin 1467, à l'occasion de son mariage, une donation de tous les biens que ce dernier avait à Crué- jouls, à Montrozier et dans la paroisse de Canet. Il fut père de Guillaume , dont l'article suit :
V. GUILLAUME DE NATTES , Ier du nom , qualifié sei- gneur de La Calmontie, épousa Marguerite de Bénavent, qui le rendit père de : 1° Bertrand , qui suit ; 2° Jean , chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem , connu sous le nom de chevalier de La Calmontie; 3° Anne de Nattes.
VI. BERTRAND DE NATTES , seigneur de La Calmon- tie , commandant du château de Beaucaire , épousa, par contrat du 29 décembre 1573, Anne de Blanchefort, veuve de noble Guillaume de Prévinquières, sieur de Montjaux , fille de noble Balthazar de Blanchefort, sieur de Beaure- gard, et de Julienne de Bessuéjouls. Le contrat est signé par Pierre de Bénavent, seigneur de Vinassan ; René de Lavernhe , baron de Joqueviel; Arnaud de Méjanès , sieur de Larguiez, etc. Il fit son testament le 3 janvier 1587, et sa femme avait fait le sien le 2 septembre 1577. Leurs enfans furent : 1° Guillaume II , héritier de son père et de sa mère ; 2° Pierre de Nattes, sieur de Labro, qui fit son testament le 5 juin 1619, et ins- titua pour héritière Gabrielle de Créato , sa femme (Titres de la fa- mille de Patris); 3° Jean; 4° François; 5° Isabeau ; 6° Françoise, mariée à Durand de Cahuzac , conseiller du roi, juge, et Viguié de Najac ; 7° Catherine , mariée , le 6 novembre 1588, à Georges du Rieu, écuyer, fils de Gaillard et d'Antoinette de Lapanouse.
(1) Il y a parmi les titres le testament d'un autre Jean Boysset, qualifié noble et seigneur de La Calmontie, en date du 2 septembre 1512, en faveur de noble Rose de Rességuier, sa femme. Le fief de La Calmontie passa bientôt dans la famille de Nattes.
VII. GUILLAUME II DE NATTES, seigneur de La Cal- montie, s'allia, par contrat du 2 mars 1601 , avec Mar- guerite de Fontanges, fille de noble Louis de Fontanges , seigneur de La Salle et de Vallon, et de feu Jeanne de Sermur. Dans son testament , du 29 juillet 1621 , il insti- tua pour héritier universel Pierre, son fils aîné , régla la part de François , son second fils, et comme ceux-ci étaient encore en bas-âge , il leur donna pour tuteurs MM. d'Au- beroque , son beau-frère , et de Labro , son frère.
VIII. PIERRE DE NATTES, seigneur de La Calmonlie, testa, le 7 mars 1668, en faveur de François , son fils aîné. Il avait épousé, le 22 mai 1630 , Marie de Rességuier, fille de feu Jean de Rességuier, seigneur de Villecomtal, de Gra- dels, de La Tour, etc., et d'Anne Dupont, dont il eut les enfans qui suivent, nommés au testament de leur mère, du 3 janvier 1659 : 1° François , dont l'article suit ; 2° Jean de Nattes 1 3° Dauphine, femme de noble Pierre de Roset , seigneur du Colombier, en Quercy; 4° Marthe; M Rose; 6° Marie; 7° Guillemine ; 8» Antoinette; 9° Gabrielle.
Détails de la citation : pages 527-531, extrait de la notice de la famille de Nattes
Texte :
DE NATTES,
Seigneurs de La Calmontie , de Villecomtal, de Gradels, de Segonzac, de Campuac.
Armes : D'azur, à trois nattes d'or mises en fasce. (Maintenus, le 26 décembre 1718, par l'intendant Langeois. )
A l'extrémité orientale de la place du Bourg, de Rodez , on voit un groupe de maisons de différens âges , flanquées d'une tour carrée de type roman. Elles composent tout le massif, limité , d'un côté, par l'impace Bancarel , et de l'autre , par la rue Saint-Just , y compris cette ancienne et belle maison dont la façade, décorée de figures gro- tesques et grimaçantes , accuse l'époque de la renaissance (1). Tous ces bâtiments formaient autrefois un seul et même hôtel, possédé par la famille de Nattes, et la tour en question a porté jusqu'à la première Révolution le nom de Tour de Nattes. Des remaniemens successifs leur ont donné le caractère hétérogène qu'ils présentent aujourd'hui. La construction primitive , si on en juge par la tour qui en faisait partie, remontait à une époque très reculée et prouvait l'état considé- rable de la famille qui en avait la possession. Cette famille comptait, en effet, parmi les plus anciennes de la ville, et son illustration se lie à l'une des plus belles pages de l'histoire du pays. Elle est due à d'éclatans services rendus pendant les guerres nationales du XIVe siècle.
(1) Maison de la rue Saint-Just, possédée aujourd'hui par le sieur Julien Ginestet, et précédemment par la famille Jouery.
Depuis sept ans , le Rouergue supportait impatiemment le joug des Anglais , auxquels il se trouvait assujetti par le funeste traité de Bré- tigny (1), lorsque le prince d'Aquitaine imposa, en 1367, le fouage d'un guyanais , c'est-à-dire une taxe d'un franc guiennois par feu. Cet impôt onéreux exaspéra le comte Jean Ier d'Armagnac , qui, l'année suivante, appela à Charles V, roi de France , des exactions du prince anglais , en Guienne et en Rouergue; mais cet appel n'était pas encore reçu que, dès le 9 septembre, les habitans de Rodez, rivalisant avec d'Armagnac de zèle et de patriotisme, refusèrent de payer le fouage , et , le 17, Béranger de Nattes, premier consul du Bourg , se mettant à leur tête , chassa la garnison anglaise et fit ren- trer la ville sous l'obéissance de son véritable roi. Ce noble exemple fut suivi par toute l'Aquitaine. Les Anglais se présentèrent de nou- veau devant Rodez , mais cette démonstration fut inutile : les habi -tans , guidés toujours par leur premier consul et quelques autres citoyens tels que les Laparra , les Rességuier, les Boissière, etc., se défendirent si bien que l'ennemi ne put y pénétrer. Tel est la glo- rieuse origine de la noblesse des de Nattes, que le roi Charles V accorda à Béranger, leur auteur, par lettres patentes du 4 mars 1369. Mais avant celle époque, comme nous l'avons dit, la famille de Nattes était fort connue à Rodez. En 1291, Antoine Nattes possédait , dans la paroisse de Cadayrac, des censives indivises avec Amalric de Murat de Lestang (Titres com- pulsés par M. de Bournazel). En 1319, Guillaume de Saunhac et Finette Nattes, sa femme, fille de Bertholin Nattes , du Bourg de Rodez , firent quittance à Durand Nattes , fils et héritier d'autre Durand, de 50 livres rodan., provenant d'un legs fait à Finette par ledit Durand (Titres de la maison de Saunhac, fol. 18, d'un registre d'Adhémar Catelly, notaire de Rodez, au pouvoir de Me Garrigues, notaire de la même ville).
(1) Par suite du traité de Brétigny, le Rouergue et la Guienne avaient été cédés , en 1362 , à Edouard III , roi d'Angleterre , qui érigea ces deux provin- ces en principauté , en faveur du prince de Galles , son fils, appelé aussi le prince Noir. Celui-ci la gouverna dès-lors, soit par lui-même , soit par les soins de son sénéchal Withealle.
Toutefois, la filiation de la famille n'est établie que depuis Béran- ger, qui suit :
I. Ce BRENGUIER ou BÉRANGER DE NATTES, pre- mier consul du Bourg de Rodez, fit hommage à Pons de Cardaillac , vicomte de Murat, le 16 juillet 1386 , et testa , le 24 avril 1393 , en faveur de Jourdain, son fils aîné. Il avait épousé Souveraine (Sobeyrane) Bastide , fille de Hugues Bastide, bourgeois de Rodez. Le testament de celle-ci, qui est du 12 février 1410, contient un grand nombre de legs pieux et fait connaître ses enfans dans l'or- dre suivant :
1° Jourdain , héritier universel ; 2° Ysens de Nattes, veuve de Jean de Laparra ; 3° Sobeyrane, mariée à Raymond Vigourous, marchand de la Cité ; 4° Jeanne, femme de Pierre de Méjanès; 5° Aymerigue , qui épousa Bertrand de Méjanès ; 6° Ynésione , reli- gieuse, près d'Avignon. Sobeyrane Bastide fait aussi des legs , dans le même acte , à Gail- lard de Nattes, frère de Béranger, son mari ; à Fines de Nattes, à Bérengère et à Marquise de Nattes, religieuses à Albi ; à Alasie Nattes , religieuse à Millau , ses belles-sœurs ; à Hugues du Bosc , son oncle ; à Ricarde el à Fines Salustre , religieuses à Nonenque , et ordonne sa sépulture dans l'église de Saint-Amans , au tombeau de noble Brenguier de Nattes , son défunt époux.
II. JOURDAIN DE NATTES, connu par le testament de son père et de sa mère, reçut une quittance de lods et reconnaissance, le 21 avril 1404 (de Vorsio , notaire), et eut d'une femme, dont le nom est demeuré inconnu, un fils nommé Jean , qui se trouve mentionné au testament de Sobeyrane, sa grand'mère.
III. JEAN DE NATTES, Ier du nom , rendit hommage à Pons de Cardaillac , le 27 mars 1446, pour directes dans la juridiction de Valady, et fit son testament le 15 juin 1447, devant Me Jean Bonald , notaire, par lequel il élit sa sépulture dans le cloître du prieuré de Saint-Amans , au tombeau de Jourdain, son père. Jean Ier avait épousé noble Delphine de Pozols (1), la- quelle testa le 7 mars 1475, et légua 20 florins d'or à cha- cun de ses enfans qui suivent, autres qu'Antoine : 1° Antoine de Nattes , héritier de son père et de sa mère, qui con- tinua la branche aînée de la maison de Nattes, établie plus tard en Languedoc ; 2° Jean de Nattes , auteur de la branche de Rodez, qui va suivre; 3° Antoine, chanoine à Montsalvy; 4° autre Jean, clerc tonsuré; 5° Sobeyrane, veuve de Jean de Glandières , licencié ès- lois, et mère d'Astorg de Glandières; 6° Jeanne , femme de maître Aymerie Robert ; 7° Autre Jeanne, mariée à Hugues Maymard , du Bourg de Rodez.
(1) Celle famille habitait alors Millau, dont était archidiacre Antoine de Pozols. Un autre Antoine , frère de Delphine, eut pour fils Louis de Pozols.
IV. JEAN DE NATTES, IIe du nom, qualifié damoi- seau, marié à Marguerite Boysset, fille et héritière de Jean Boysset, riche marchand de Rodez (1) , avait reçu de son père, le 15 juin 1467, à l'occasion de son mariage, une donation de tous les biens que ce dernier avait à Crué- jouls, à Montrozier et dans la paroisse de Canet. Il fut père de Guillaume , dont l'article suit :
V. GUILLAUME DE NATTES , Ier du nom , qualifié sei- gneur de La Calmontie, épousa Marguerite de Bénavent, qui le rendit père de : 1° Bertrand , qui suit ; 2° Jean , chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem , connu sous le nom de chevalier de La Calmontie; 3° Anne de Nattes.
VI. BERTRAND DE NATTES , seigneur de La Calmon- tie , commandant du château de Beaucaire , épousa, par contrat du 29 décembre 1573, Anne de Blanchefort, veuve de noble Guillaume de Prévinquières, sieur de Montjaux , fille de noble Balthazar de Blanchefort, sieur de Beaure- gard, et de Julienne de Bessuéjouls. Le contrat est signé par Pierre de Bénavent, seigneur de Vinassan ; René de Lavernhe , baron de Joqueviel; Arnaud de Méjanès , sieur de Larguiez, etc. Il fit son testament le 3 janvier 1587, et sa femme avait fait le sien le 2 septembre 1577. Leurs enfans furent : 1° Guillaume II , héritier de son père et de sa mère ; 2° Pierre de Nattes, sieur de Labro, qui fit son testament le 5 juin 1619, et ins- titua pour héritière Gabrielle de Créato , sa femme (Titres de la fa- mille de Patris); 3° Jean; 4° François; 5° Isabeau ; 6° Françoise, mariée à Durand de Cahuzac , conseiller du roi, juge, et Viguié de Najac ; 7° Catherine , mariée , le 6 novembre 1588, à Georges du Rieu, écuyer, fils de Gaillard et d'Antoinette de Lapanouse.
(1) Il y a parmi les titres le testament d'un autre Jean Boysset, qualifié noble et seigneur de La Calmontie, en date du 2 septembre 1512, en faveur de noble Rose de Rességuier, sa femme. Le fief de La Calmontie passa bientôt dans la famille de Nattes.
VII. GUILLAUME II DE NATTES, seigneur de La Cal- montie, s'allia, par contrat du 2 mars 1601 , avec Mar- guerite de Fontanges, fille de noble Louis de Fontanges , seigneur de La Salle et de Vallon, et de feu Jeanne de Sermur. Dans son testament , du 29 juillet 1621 , il insti- tua pour héritier universel Pierre, son fils aîné , régla la part de François , son second fils, et comme ceux-ci étaient encore en bas-âge , il leur donna pour tuteurs MM. d'Au- beroque , son beau-frère , et de Labro , son frère.
VIII. PIERRE DE NATTES, seigneur de La Calmonlie, testa, le 7 mars 1668, en faveur de François , son fils aîné. Il avait épousé, le 22 mai 1630 , Marie de Rességuier, fille de feu Jean de Rességuier, seigneur de Villecomtal, de Gra- dels, de La Tour, etc., et d'Anne Dupont, dont il eut les enfans qui suivent, nommés au testament de leur mère, du 3 janvier 1659 : 1° François , dont l'article suit ; 2° Jean de Nattes 1 3° Dauphine, femme de noble Pierre de Roset , seigneur du Colombier, en Quercy; 4° Marthe; M Rose; 6° Marie; 7° Guillemine ; 8» Antoinette; 9° Gabrielle.